mardi 30 mars 2010

Stop aux idées reçues

Mon court (mais suffisamment long à mon goût) séjour à l'hostopital m'a permis de me rendre compte que non, l'hostopital dans la vraie vie, c'est pas du tout pareil qu'à la télé.

Moi qui m'accrochait à ces clichés véhiculés par les différentes séries américaines pour me rassurer un p'tit peu, ben tintin, j'ai été 'achement déçue ! Rien à voir ...

Alors pour vous éviter des désillusions futures, sans pour autant vous souhaiter un séjour à l'hosto hein, je vais faire si vous le voulez bien le point sur les idées-fausses-reçues-qu'on-croit-que-c'est-comme-à-la-télé-mais-en-fait-nan :


Idée reçue n°1 : A l'hôpital, silence de rigueur, on se repose ...
Et quel meilleur moment pour se reposer que la nuit, surtout celle qui précède l'opération, histoire d'être en pleine forme pour le grand jour ? Hein ? Hein ?

La réalité : Eh bien non, faux archi faux. Déjà vers 3h, ya l'alarme incendie qui se déclenche ... bon ... personne n'a l'air de bouger ni de s'inquiéter, personne ne vient me chercher, profitons-en d'avoir encore nos 2 jambes pour aller voir ce qui se passe ... passer la tête par la porte, voir l'infirmière de garde qui nous prie de rester dans la chambre, c'est rien çà va passer ... et se faire enguirlander le matin paske qu'est-ce qu'on aurait fait si y avait eu le feu dans le couloir, hein ? Donc quand çà brûle, on ne bouge pas de son lit et on crève dans sa chambre, en silence, merci.

Ah, et puis on préfère venir te prendre la tension et la température vers 5h, c'est plus sympa, çà évite d'avoir à faire la conversation à tous les patients et de perdre du temps. Note pour les jours suivants : on n'est pas obligé d'ouvrir les yeux et de faire semblant d'être réveillé, tu peux continuer à dormir, t'as de la tension quand même, donc c'est bon.

Durant mon séjour, ma tension a donc oscillé entre un p'tit 8 quand l'infirmière me cueillait en plein sommeil et un gros 18 tellement j'étais flippée sursautée quand elle rentrait dans la chambre !

Et déjà, c'est l'heure du p'tit dej ... vers 7h donc ... no grasse mat donc ... chiotte !


Idée reçue n°2 : L'hostopital, c'est comme dans Grey's Anat*my : le Dr Mamour, ton chirurgien orthopédique (je sais que, en vrai, le Dr Mamour il est neurochirurgien, mais tant pis, c'est pour les besoins de l'histoire !), se déplace avec une demie douzaine d'internes et un bloc-notes avec tes constantes (je répète : NFS Chimie Iono), vient te voir dans ta chambre avec sa belle blouse blanche, et passe une bonne vingtaine de minutes à discuter avec toi de ton cas, de l'opération, de tout et de rien, comment çà va, çà va bien merci ...

La réalité : Même pas en rêve. La veille, on m'a dit que le chir viendrait me voir le matin, avant de commencer son service. Il est bien venu, mais tout seul sans sa cour, et à 6h30, entre la prise de tension et le p'tit déj, avec sa doudoune encore sur le dos, genre à peine débarqué, et est resté en tout 2 minutes 30 top chrono dans ma chambre, et encore paske j'ai osé poser une question. Il est sorti si vite que j'ai cru avoir rêvé ... et là j'ai commencé à flipper, paske s'il commence sa journée à 6h30, et qu'il m'opère à 18h, et que je suis pas la dernière, il a quand même un quota d'heure de sommeil qui vole pas haut non ?

Et chaque jour, ce fut pareil, il venait me voir tous les matins, à 6h30, et moi je me tenais prête, du moins j'essayais, luttant pour avoir l'air réveillée, avec ma petite liste de questions à lui poser, pour ne pas oublier (oui, à 6h30, tout le monde n'est pas levé dans ma tête, les neurones dorment encore ... eux !)


Idée reçue n°3 : L'hostopital, côté gastronomie, c'est comme l'hôtel ...

La réalité : c'est presque vrai, chaque jour, j'avais le droit de choisir mon menu du lendemain ... mais disons que le choix était trèment limité (camembert ou gruyère ? hin hin ! yaourt nature avec ou sans sucre ? Arrête, quel dilemne !) Mais surtout, à l'hostopital, on mange vraiment très mal, sans sauce, presque sans sel, beaucoup de yaourts nature et pas tellement de Dan*tte, et surtout on n'a pas du tout du tout la même notion des quantités.

Quand on m'a dit que le lundi matin, j'aurais droit à un petit déjeuner copieux, paske premier et dernier repas de la journée pour être à jeûn à l'opé, j'étais aux anges : j'adooore le p'tit dej ! J'ai vite déchanté en voyant sur le plateau un thé, une navette de pain, un petit beurre et une petite confiture qui se battait en duel !! Au moins si je clamse aujourd'hui, ce sera pas à cause d'une indigestion ... le p'tit dej buffet à volonté, tu oublies donc ...

La preuve que je ne dis que la vérité :


Si c'est pas pitié quand même ... copieux donc ...


Idée reçue n°4 : la morphine, c'est trop le pied, çà fait planer, j'en veux !

La réalité : ... j'en ai eu. La douleur s'étant réveillée à peu près en même temps que moi, cette coquine, j'ai eu droit à mon fix de dope, un p'tit shoot de morphine et çà repart ... sauf que non ... moi je suis spéciale, je suis une gentille fifille qui ne boit pas (sauf dans le cadre de mon travail), qui ne fume pas (sauf du cerveau quand je réchléfis fort) et qui ne se drogue pas (je vous rappelle que les gnocchies ont été légalisés par DonPatillo en 1515) ... du coup mon corps à moi, il a tout de suite réagit pour dire non à la drogue ... nausées donc ... j'ai passé la soirée à gerber des trucs que je n'avais pas mangé (j'étais à jeûn ... et je sens que vous n'avez plus trop d'appétit non plus, là tout de suite !). On m'a dit "ha là là, c'est vraiment dommaaaaage, paske y a rien de mieux que la morphine pour soulager rapidement et efficacement", j'ai donc eu droit à une p'tite boule rose et hop, au dodo ...
Le lendemain, on a retenté la morphine, nan paske vraiment, c'est ce qui se fait de mieux contre la douleur, cette fois-ci avec le ventre plein ... petit déjeuner copieux tout çà ... des fois que ... mais non, je ne vous refait pas un dessin mais c'est pas passé non plus, ni les nausées, ni la douleur d'ailleurs ... verdict : no morphine for me, j'suis dég, toutes mes coupines m'avaient dit "han tu vas voir, la morphine, c'est trop le pied" ... ou pas !


Idée reçue n°5 : Les infirmières, elles sont rigolottes comme dans Urg*nces

La réalité : J'irais pas jusque là, mais en tout cas, dans mon hostopital, je les ai trouvé top ! Flippée comme j'étais, çà m'a vraiment détendue d'être aussi bien entourée. Elles ont toutes été charmantes, celles du jour comme celles de la nuit, souriantes et disponibles. J'ai jamais eu l'impression de les emm*rder, mais faut dire que j'étais une patiente modèle :)

En conclusion, c'était pas si terrible que çà ... mais j'y retournerais pas de si tôt pour autant !

Sur ce, c'est tout pour le moment.

jeudi 11 mars 2010

Quoi de neuf au Pays d'Ici ?

... non vous ne rêvez pas ...

... ceci n'est pas une hallucination ...

... encore moins un dysfonctionnement de Netv*bes ...

C'est kiki est de retour au Pays d'Ici ? C'est Alice !

Moultes escuses mes zamis, je suis impardonnable et je plaide coupable ! ... mais j'ai des bonnes raisons, forcément :)

Escuse n°1 :
Ma période post-op' est passée à une vitesse ! Un jour, on est le 11 janvier, tu te fais charcuter dans le dedans du genou ... quelques jours plus tard, genre le 4 février, tu tentes une sortie sur ton bloug, histoire d'arracher un peu les mauvaises herbes qui ont commencé à s'installer faute d'entretien, mais bon t'es pas encore à 100% du meilleur de toi-même, donc bon ... et pi nous v'là le jeudi 4 mars, chez le boucher-charcutier-chirurgien qui t'annonce que même si t'es pas encore complètement retapée, t'es quand même assez apte pour retourner bosser le lundi suivant ... 2 mois d'arrêt donc, qu'on aurait dit 2 semaines ... y a pas à dire, c'est vrai, les jours de vacances çà passe 'achement plus vite que les jours de travail !!!

Escuse n°2 :
L'ordinateur, il était (et est toujours) trèment loin du canapé ... environ 2 mètres 50 séparent la table sur laquelle trône mon ordi de mon lieu de vie favori pendant ma convalescence, à savoir le canap' ... n'oubliez pas que j'étais inapte physiquement, donc 2 mètres 50, si, c'est loin. Alors oui, le canapé est un endroit stratégique pour mettre ma jambe malade à l'aise, tout en ayant à portée de main tout le nécessaire à malade : la grande table basse pour le boire et le manger, avec accès direct à toutes les télécommandes nécessaires (radio, tv, DVD), les bouquins en cours de lecture, et l'appareil d'électro-stimulation à vocation quadicepto-stimulante donc, pour un remusclage à coup de décharges électriques qui chatouillent ... c'est drôle de voir un muscle qu'on croyait disparu-fondu se déformer et se contracter tout seul, alors que même notre cerveau hyper développé n'arrive plus à se faire obéir quand il lui ordonne de faire quelque chose pour bouger la jambe !! Flippant, même ...
Toujours est-il que le problème aurait pu être réglé si mon PC portable était un PC portable mobile ... nan paske connecté à 2 disques durs externes (le mien + le de Doudou), à une souris USB (le pad tactile a mourru, une vrai merdouille) et au secteur (depuis que l'autonomie est passée à 15 minutes), ben pour le bouger, faut vraiment être motivé ... et quand on est en convalescence, on n'est pas motivé ... qu'on se le dise :)

Escuse n°3 :
J'étais dé-bor-dée ! Pas une minute à moi ! Je vous vois déjà râler, mais again, n'oubliez pas que j'avais une jambe en moins et des béquilles en plus, ce qui limite carrément l'autonomie et multiplie le temps d'accomplissement de la moindre bête tâche par 2 ou 3. Rien que pour préparer mon p'tit dej, j'en avais déjà pour ... ouh là là tout çà ! Après, toilette, habillage (plutôt sportif d'ailleurs), faisage du lit ... et en un rien de temps, c'est déjà l'heure du kiné ... C'est bien simple, tout me prenait 3 plombes, je ne voyais pas la journée passer ... et pourtant, je faisais même pas de siestes !!

Escuse n°4 :
J'avais un programme chargé ... 9h30 "Alerte à Malibu" sur NRJ12 ... suivi de "Friends" ... pi à 14h "JAG" sur France 4 ... pi re-"Friends" ... grosse nostalgie 90's ... le tout entrecoupé de matage de films en attente depuis des siècles, j'ai enfin vu "The Queen", entre autres ...

Escuse n°5 :
J'ai lu, beaucoup lu ... j'ai enfin fini "Arthur et les Minimoys" (j'ai du me forcer, vraiment, je n'aime pas abandonner quelque chose que j'ai commencé, mais bon, je crois que je suis un peu trop vieille pour lire des histoires écrites au présent de l'indicatif) et surtout j'ai succombé à ce que je dénigrais depuis des mois ... la saga Twilight ! Ma petite cousine Wendy (oui celle-là même), cette traitresse, m'a filé les 4 pavés en me disant "Tiens, toi qui kiffe les histoires de vampires, tu devrais aimer çà" ... et moi, pauvre naive, je me suis dis "Pourquoi pas, j'ai pas voulu voir les films, je vais tenter les livres, et pi je n'ai encore rien trouvé d'aussi jouissif que les Chroniques de Vampires de Anne-Rice-mon-héroine, et pi de toute façon, j'ai que çà à fout' ... donc bon"
Graaaaaaaave erreur ... impossible de lâcher les bouquins, certes c'est clairement pas du Anne Rice, mais Stephenie Meyer a réveillé en moi des trucs qui chatouillent au ventre, j'ai vibré, j'ai retenu mon souffle alors qu'elle décrivait la fascination qu'Edward exerçait sur Bella ... je ne sais pas ... peut-être que j'étais en manque de relations sociales (cloitrée à la maison, avec visites limités - oui c'est bizarre, quand tu bosses, t'es pas libre la journée, c'est mal fait !) alors voilà, toute seule au chaud dans ma bulle, j'ai plongé ... j'ai dévoré le tome 1 ... et j'ai eu envie de voir le film ... tout de suite, il me le faut ... vu, mais pas plus kiffé que çà, je ne suis absolument pas sensible au charme de Rob Pat', qu'on se le dise, mais j'étais curieuse de voir cette relation fusionnelle portée à l'écran ... déçue par le film, j'ai attaqué le tome 2 ... fini en moins de 2 ... le film ? bientôt ... là j'en suis au 3ème chapitre, les ados prépubères ne m'excitent toujours pas mais j'ai envie de savoir ... alors je bouffe du livre, tout le temps, n'importe où : pendant ma pause à midi (au lieu de blogger), dans ma ouature sur le parking du sioupermarket en attendant Doudou (au lieu de commencer les courses pour qu'on n'y passe pas la soirée), ... incroyable ... et le premier qui me spoile la fin, je le bannis à jamais de ce bloug !

Escuse n°6 :
J'ai bossé ... à distance ... grâce à un logiciel qui me permettait d'accéder à mon poste de chez moi. Au début pas trop, mais assez rapidement, pour plusieurs raisons : ma compassion pour ma collègue un peu débordée, ma conscience professionnelle qui me faisait culpabiliser un peu, peut-être aussi le fait que cet arrêt de travail tombait pile au moment d'un changement de direction ("Bonjour Nouveau Patron de moi, enchantée moi C'est Alice ! On va travailler une semaine ensemble et après je me casse en maladie pendant 2 mois !") et que je trouvais que çà faisait "mauvais genre" (en vrai, mon nouveau boss est cool et j'en ai longuement discuté avec lui avant de partir, il ne m'en veut pas du tout, il m'aime toujours, la preuve, il m'a accueillie à bras ouverts quand je suis reviendue ... mais bon, des fois, on psychote et pi c'est tout !), un déplacement mi mars à préparer (je rentre tout juste de Germanie, pas complètement apte mais déjà en vadrouille, non je n'ai pas changé !!) ... bref j'ai pas complètement coupé les ponts avec le boulot, je sais j'aurais en profiter, mais je peux pas, c'est plus fort que moi, suis incorrigible :)

Escuse n°7 :
J'ai pris du temps pour moi ... et c'est peut-être celle-là la meilleure. Assez rigolé, je ne vous le cache pas, et je vous reparlerais bientôt, ces 2 mois ont été éprouvants. Une fois passée l'épreuve de l'hospitalisation et de l'opération, une fois évanouie l'euphorie du "You hou, je suis en vacances pendant 2 mois, trop de la boulette !! Glandouille et grasse mat', à moi le bon temps" ... on se prend la dure réalité en pleine poire, celle à laquelle on s'était préparé, celle dont on parle depuis des mois ... mais qui en vrai est bien pire que ce qu'on avait pu imaginer ...
La douleur, les insomnies la nuit, l'immobilité forcée, l'assignation à domicile, la vie autour qui continue alors qu'on a l'impression de ne pas avancer, les muscles qui ne répondent plus, l'hématome, la cicatrice, les piqûres, la kiné encore et toujours, les progrès qui se font attendre ... et puis on craque ... paske qu'on donne tout et que rien ne bouge, et puis on se met à douter : et si jamais çà ne dégonfle pas ? et si jamais mon muscle ne se réveille pas ? et si jamais je ne récupère pas la flexion ? et si et si ? C'est dur de se voir diminuée, de vouloir aller plus vite que la musique et se voir rappelée à l'ordre par son propre corps ... ne pas brûler les étapes, ne pas vouloir en faire trop, s'écouter mais pas trop, compter sur son Doudou, sa famille, ses amis, et son kiné préféré ...
Il y a eu des jours "sans", et puis finalement, des jours "avec" ... l'hématome se résorbe et on fait enfin des progrès, çà plie un peu mieux, le muscle tréssaille quand on lui ordonne de se contracter ... doucement ... sûrement ... chaque jour un peu mieux ... alors la confiance revient ... et le sourire avec ...

J'ai revu mon chirurgien il y a quelques jours, il était très content de moi et visiblement surpris que j'ai déjà autant récupéré ... il m'a redit à quel point l'opé était lourde, qu'il fallait que je continue mes efforts, mais que le pire était derrière moi ... je me suis donnée à fond, et j'ai envie de gambader à nouveau ... bientôt ... mais je ne suis pas encore arrivée au bout du tunnel ... c'est pas fini.

J'ai repris le travail certes, je rentre d'un déplacement à l'étranger, je peux conduire (mais pas trop longtemps), je galère encore un peu dans les escaliers, je continue la kiné, je fais doucement, j'ai le droit de reprendre la natation et le vélo, soft, ... mais je boîte encore un peu quand j'essaie de marcher vite, je rêve de me mettre à genoux ou accroupie, ma cicatrice me chatouille quand elle frotte contre mes fringues, et je suis encore hyper concentrée quand je me douche, pour pas me latter ...

Je vais bien tout va bien ... çà me fait drôlement plaisir d'être de retour parmi vous ... désolée pour ce long billet, c'est la joie des retrouvailles on va dire ! Merci encore pour tous vos messages de soutien, çà m'a fait chaud au coeur !

Sur ce, c'est tout (et c'est déjà pas mal) pour le moment. Je reviens vite ... promis :)